NO
Article du point
L’e-ID : un pas en avant pour une Suisse numérique en mains publiques

En mars 2021, le peuple suisse rejetait une première version de l’identité électronique, confiée au secteur privé. Ce refus net rappelait qu’une identité numérique doit être un service public, garanti par l’État et placé sous le contrôle démocratique. Trois ans plus tard, un nouveau projet de loi est venu répondre à cette demande. L’e-ID sera émise et gérée par des offices fédéraux. Elle reposera ainsi sur une infrastructure publique, transparente, sécurisée et uniformisée.

L’e-ID peut être comparée à une carte d’identité électronique. Elle contiendra les informations de base comme le nom, l’âge, le numéro AVS et une photo. Grâce à elle, il sera possible de conclure un contrat de téléphonie, d’obtenir un extrait de poursuites, de signer électroniquement un document, ou encore d’ouvrir un compte bancaire.

L’e-ID rendra les démarches administratives plus simples et plus rapides. Elle renforcera également la sécurité sur Internet, en permettant une identification fiable des parties lors d’une transaction, tout en protégeant les données.

Contrairement à certaines craintes, il n’existera pas de base de données centrale où seraient stockées nos informations. Nos données personnelles restent sur notre smartphone dans un « portefeuille numérique ». Lorsqu’une vérification est nécessaire, seules les données pertinentes sont transmises. Ainsi, pour prouver sa majorité, il suffira d’envoyer la confirmation « plus de 18 ans », sans dévoiler sa date de naissance complète.

Autre aspect essentiel : l’e-ID est gratuite et facultative. Personne n’est contraint de l’utiliser, et les documents physiques restent valables. L’utilisatrice et l’utilisateur gardent le contrôle en pouvant révoquer leur e-ID à tout moment.

Le projet facilite aussi l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, par exemple. Elles pourront s’identifier depuis chez elles sans se déplacer inutilement dans une administration. Une avancée concrète pour l’inclusion.

Face à cette loi, un comité référendaire composé notamment des Jeunes UDC et des Amis de la Constitution alerte sur les risques. Selon eux, l’e-ID ne protège pas suffisamment les données, qui pourraient un jour être exploitées par de grandes entreprises. Ils craignent également que l’identité numérique serve de levier à une surveillance généralisée ou qu’elle devienne obligatoire dans le futur.

Ces préoccupations ne doivent pas être balayées d’un revers de la main. Elles rappellent que la confiance dans les outils numériques repose sur une vigilance permanente. Mais elles ne doivent pas non plus occulter les garanties intégrées à la loi actuelle, ni les bénéfices concrets qu’elle apportera à la population.

Cette loi va dans la bonne direction. Elle affirme que l’identité numérique est un service public, au même titre que les infrastructures de transport ou l’approvisionnement en eau et en énergie. Elle protège les droits des citoyennes et citoyens, tout en répondant à l’évolution du numérique dans notre quotidien.

La Suisse a tout à gagner à se doter d’une e-ID publique, sûre et transparente, et non liée à des intérêts privés. Nous devrons, c’est évident, rester attentives et attentifs à son déploiement, mais ne manquons pas cette occasion de moderniser nos outils démocratiques et administratifs !

L’e-ID : un pas en avant pour une Suisse numérique en mains publiques

NOUS UTILISONS DES COOKIES

En poursuivant votre navigation sur notre site vous consentez à l’utilisation de cookies. Les cookies nous permettent d'analyser le trafic et d’affiner les contenus mis à votre disposition sur nos supports numériques.